dimanche 14 février 2010

"Ma Kekette, il faut que tu lis Une prière pour Owen !"

Voilà une oeuvre que je viens de finir. Dès la première phrase, le ton est donné : Si je suis condamné à me souvenir d’un garçon à la voix déglinguée, ce n’est ni à cause de sa voix, ni parce qu’il fut l’être le plus petit que j’ai connu, ni même parce qu’il fut l’instrument de la mort de ma mère. C’est à lui que je dois de croire en Dieu ; si je suis chrétien, c’est grâce à Owen Meany. Dès la première phrase, on sent qu'on ne sortira pas indemne de ce roman. Owen est un personnage hors norme. Outre le fait qu'il ai une voix ridicule et qu'il soit petit, sa conviction d'être l'instrument de Dieu est irrévocable. Les convictions qu'on peut avoir sont toutes bousculées. La perception de la vie change littéralement. Et ce qu'on appelle "amitié" devient encore plus important.


[...] Quand nous tenions Owen au-dessus de nos têtes, quand nous nous le passions de l'un à l'autre - sans le moindre effort -, nous croyions qu'il ne pesait rien du tout. Nous ignorions que d'autres forces participaient à notre jeu. Je sais aujourd'hui que ces forces participaient à notre jeu. Je sais aujourd'hui que ces forces contribuaient à nous faire croire qu'Owen ne pesait rien ; c'étaient les forces que notre scepticisme nous empêchait d'admettre, les forces en lesquelles nous négligions de croire - et elles soulevaient aussi Owen Meany, nous l'arrachant des mains.

"Je ne cesserai jamais de te le dire : O Dieu, par pitié, rends-le nous !" John Irving